Les gens de la région de Turpan construisirent autrefois un ingénieux système d’irrigation afin de satisfaire les besoins en eau des habitants de Turpan, mais aussi ceux des nombreux commerçants des caravanes de passage, ainsi que ceux liés à l’agriculture et à l’élevage : il s’agissait de longs canaux souterrains permettant d’acheminer l’eau depuis les montagnes situées plus au nord. Des puits creusés à intervalle réguliers permettaient de s’alimenter en eau au moyen de seaux, ou de descendre dans les canaux pour y effectuer les réparations nécessaires. À côté de ces puits d'accès se dressaient des monticules, qui formaient de longues lignes sur l’horizon, rappelant des fourmilières géantes. Ce système d’irrigation a contribué à faire de la région de Turpan une véritable oasis et une étape majeure le long de la route de la Soie. Les collections du musée des Karez, à Turpan (吐鲁番坎儿井博物馆), également nommé musée de l'Eau de Turpan, présentent des photos et des maquettes retraçant l'histoire du système des karez. Il est également possible d’accéder à un canal souterrain et de s’y promener.
Turpan est située dans l’un des endroits les plus bas du monde (le deuxième ou le troisième selon les sources). Le long de la lisière nord de cette dépression se dressent une chaîne de montagnes aux pics enneigés, connue sous le nom de monts Bogda. On trouve beaucoup d’eau dans ces montagnes. Les gens de la région durent trouver un moyen pour l’acheminer jusqu’à Turpan sans qu’elle s’évapore (comme c’est souvent le cas avec les canaux creusés en surface) ou qu’elle s’infiltre dans le sous-sol : c’est ainsi qu’ils permettant à l’eau de s’écouler sans effort des montagnes jusqu’à Turpan.
1. Le musée de Turpan consacré au système d’irrigation ancien formé par les karez.
2. Les informations sur l'histoire et les techniques propres au système d'irrigation des karez.
3. Le canal souterrain
Les karez sont semblables aux qanat qui étaient utilisés en Perse et au Moyen-Orient. Nul ne sait vraiment qui a inventé ce système d’irrigation. On aurait commencé à utiliser des qanat en Asie centrale vers l’an 800 av. J.-C. On ne sait pas non plus quand fut creusé le premier karez reliant les monts Bogda à Turpan. Quoi qu’il en soit, les moyens rudimentaires dont disposaient les hommes à l’âge de fer (quelques outils, des seaux, et des animaux de trait pour retirer la terre) suffisaient à creuser et à entretenir ces canaux.
À l’époque reculée au cours de laquelle les caravanes devaient traverser la région pour se rendre du corridor du Gansu vers les régions situées à l’est de la Chine, Turpan et sa région offraient aux commerçants une halte permettant de se reposer et de s’approvisionner. Le long de la lisière nord de la dépression de Turpan et du désert de Taklamakan se succédait tout un ensemble de forts, de villes et de petits royaumes. Dans la région de Turpan se trouvaient deux villes fortifiées, Jiaohe et Gaochang, situées à environ 44 kilomètres l’une de l’autre. Les caravanes y trouvaient du fourrage pour leurs chameaux et de quoi nourrir tous leurs autres animaux. Les commerçants, leurs escortes et les voyageurs y trouvaient de quoi s’approvionner. Les besoins en eau étaient également importants, et les karez auraient été creusés pour faire face à cette demande.
Après avoir été un temps abandonnée, la route de la Soie prospéra de nouveau sous la dynastie des Yuan (1279-1368), fondée par les Mongols. Après avoir conquis la Chine et de nombreux autres territoires, les Mongols se trouvèrent à la tête d’un immense empire eurasien qui s'étendait de la Corée à la Hongrie. Ils firent en sorte d’assurer la sécurité le long de leurs routes commerciales et, bien qu’ils aient détruit Gaochang et Jiaohe, ils encouragèrent le commerce dans la région. Toutefois, à la chute de l’empire mongol, des conflits éclatèrent dans la région, interrompant les échanges commerciaux. Au XVIe siècle, en raison du développement de la marine marchande, la route de la Soie fut progressivement abandonnée pour le transport des marchandises sur de longues distances. Malgré cela, les habitants de la région ont continué à utiliser les karez jusqu'à aujourd’hui.
La plupart des karez de la région de Turpan ont été construits sous la dynastie des Qing ou entre la chute de cette dynastie et 1949. Ils contribuent aujourd’hui encore à faire de Turpan un important centre de production de fruits et de légumes, même si désormais l’essentiel de l’approvisionnement en eau nécessaire aux activités agricoles provient de sources, de canaux construits en surface et de puits. On raconte qu’en 1949, 600 karez environ étaient encore utilisés, fournissant l’essentiel de l’eau nécessaire à l’irrigation des cultures. À partir de la seconde moitié du XXe siècle, des canaux bétonnés ont été construits et des canalisations aménagées. Des centaines de puits ont en outre été creusés, si bien que de nos jours, seuls 300 karez environ sont encore utilisés. Ils fournissent 16% environ de l'eau nécessaire à l'irrigation de la région de Turpan.
1. Apprenez-en plus sur les karez et l'histoire de la Route de la Soie.
2. Familiarisez-vous avec les pratiques agricoles des populations locales.
3. Explorez les canaux souterrains.
4. Rendez-vous au musée de Turpan, réputé pour ses momies, ses objets d’art manichéen et ses collections consacrées à la route de la Soie.
Emplacement: le musée des Karez (坎儿井博物馆) se trouve à environ 3 km à l'ouest de Turpan.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Turpan, rendez-vous au musée qui lui est consacré : il se trouve rue Gaochang, dans le centre-ville, à environ 3 km à l'est du musée des Karez. Ce musée compte trois grandes salles comprenant notamment un fossile de rhinocéros géant, des artefacts archéologiques et des momies. On y trouve aussi des œuvres d'art manichéens.
Les sites archéologiques des environ de Turpan – les vestiges de Jiaohe, les grottes de Bezeklik, les tombes d'Astana et les ruines de Gaochang – sont tous situés à une quarantaine de kilomètres à l’est ou à l’ouest de la ville.
Si l’histoire du Xinjiang vous intéresse, prévoyez une visite au musée de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang (en chinois : Xinjiang Weiwuer Zizhiqu Bowuguan 新疆维吾尔自治区博物馆), célèbre pour ses artefacts et ses momies de type caucasien datant d’il y a 1 500 à 4 000 ans. C’est toute une culture, peut-être même une civilisation, qui ont été découvertes dans le Xinjiang au cours de ces vingt dernières années. Avant cela, nul n’aurait imaginé que des hommes de type caucasien aient pu vivre dans cette région du monde.
À Urumqi se trouvent trois autres musées : le musée d'Urumqi (乌鲁木齐博物馆) situé au 123, rue Nanhu sud (南湖南路 123), le Musée géologique et minéralogique de la rue Youha et le musée de la Route de la Soie au Xinjiang (新疆丝绸之路博物馆), situé au 160, rue Shengli, à côté du secteur commercial du Grand Bazar, également connu sous le nom d’Erdaoqiao.
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