Les œuvres d’art couvrant les parois des grottes aux Mille Bouddhas de Bezeklik (柏孜克里千佛洞 Bózīkèlǐ Qiānfódòng) ont été réalisées sur une période de 900 ans, entre le Ve siècle et le XIVe siècle. Elles représentent des scènes religieuses et de la vie quotidienne. La région de Turpan fut autrefois contrôlée par différents royaumes, elle a connu plusieurs invasions et mouvements migratoires. En outre, en tant qu’étape importante sur la route de la Soie, elle était fréquentée par des voyageurs venus de toute l’Asie. Tout cela explique que les œuvres d’art des grottes de Bezeklik reflètent les visions du monde d’artistes issus de différentes cultures. La plupart des œuvres d’art ayant survécu à l’épreuve du temps sont attribués aux Göktürk, un peuple ancien, qui régna sur la région à partir du VIe siècle, ainsi qu’aux Ouïgours, qui leur succédèrent vers le milieu du IXe siècle. Peintures et sculptures représentent des hommes d’ethnies différentes debout côte à côte, jouant ensemble de la musique ou accomplissant ensemble des rituels bouddhistes. Certains pensent qu’il y aurait eu ici des centaines de grottes ornées, mais que la plupart d’entre elles, de même que la plupart des œuvres d’art couvrant les parois des grottes existant encore, auraient été détruites par l’érosion et l’activité humaine. Sachez en outre que seule une partie des grottes est généralement ouverte au public. Si vous passez dans la région, ce site reste toutefois une destination à ne pas manquer, les œuvres d’art que l’on peut encore y observer présentant un réel intérêt, de même que les paysages alentour, en particulier les dunes de sable géantes et d’exotiques canyons.
Cet ensemble de grottes se trouve dans la vallée de Mutou, elle-même située dans les Monts Flamboyants. Cette chaîne de montagnes s’étire le long de la frontière nord de la dépression de Turpan. De l’eau s’écoulait autrefois des monts Bogda jusque dans le secteur où se trouvent ces grottes, ce qui en faisait un site propice à la sédentarisation. Cette région fut autrefois densément peuplée. De nombreux voyageurs s’y rendirent, certains s’y établirent. Ceux qui vécurent à cet endroit, situé à une dizaine de kilomètres au nord de Gaochang, édifièrent des temples et creusèrent des grottes dans les falaises abruptes des canyons où ils représentèrent des scènes bouddhiques et des scènes de la vie quotidienne.
La plupart des grottes ouvertes à la visite sont munies d’une porte rectangulaire donnant accès à des salles elles-aussi rectangulaires et dotées d’un plafond voûté parfois orné de peintures. Les grottes sont numérotées. Par manque de temps, d’intérêt ou parce qu’ils n’ont pas les connaissances approfondies sur l’histoire de la région et les religions abandonnées qui y étaient pratiquées, la plupart des voyageurs ne peuvent saisir le sens des œuvres d’art représentées dans ces grottes. La plupart de ces œuvres sont d’inspiration bouddhique ou représentent des scènes de la vie quotidienne. Des portraits ont également été réalisés. La grotte n°17 a ceci de particulier que les œuvres d’art qu’on peut y découvrir représenteraient l’enfer selon la religion manichéenne. Cette religion aujourd’hui disparue tint autrefois une place importante, en particulier en Asie centrale.
Une grande partie des œuvres d'art qui ornaient ces grottes ont été détruites volontairement par des musulmans selon lesquels il s’agissait d'idolâtrie, ou volées par des archéologues européens qui les donnèrent à divers musées, ou les vendirent. Les œuvres d’art que l’on peut encore aujourd’hui contempler dans les grottes, aussi bien que celles qui ont été préservées mais ont été emportées, représentent des personnes de différentes couleurs de peau, issues d’ethnies différentes : des Caucasiens, des Indiens, des Chinois et des hommes de type mongoloïde sont ainsi représentés ensemble dans des scènes religieuses et des scènes de la vie quotidienne. Une peinture représente par exemple un grand Bouddha, aux traits nettement mongoloïdes, entouré de personnes de couleurs de peau différentes manifestement issues de cultures différentes. Un homme de type caucasien et des femmes de type mongoloïde sont représentées avec un point rouge au milieu du front, à la manière des Hindous.
Une peinture située à l’origine dans la grotte n°31 est également intéressante de ce point de vue. Elle aurait été réalisée au XIe siècle, soit à l'époque de la domination ouïgoure. Elle a depuis été emportée au Japon. Elle dépeint un groupe de musiciens issus de cultures différentes, jouant du tambour et de différents instruments à vent : il y a des personnages de type mongoloïde, des métis ressemblant à des Ouïgours, un Asiatique du Sud à la peau foncée et un Caucasien. Si cette scène est représentative de la société de cette époque, cela signifie que la région était un véritable melting-pot. Certaines des œuvres ornant les grottes de Bezeklik présentent une grande qualité artistique, d’autres sont plus naïves. L’ensemble présente un intérêt indéniable.
Des temples et des grottes dédiées au culte datant du Ve au XIVe siècle.
1,Des œuvres d’art dépeignant des personnes d’ethnies et de culture différentes vivant côte à côte, laissant supposer que la région de Gaochang fut une sorte de melting-pot de personnes originaires de différentes régions d’Asie.
2, Les grottes de Bezeklik se trouvent près de Turpan, à environ 11 kilomètres au nord de Gaochang.
3, Le site se distingue par ses superbes paysages, en particulier d’énormes dunes de sable qu’il est possible d’escalader et d’où l’on peut prendre de belles photos des environs. De grands arbres poussent dans le canyon situé en contrebas des grottes.
C’est l’un des mystères liés à la région de Turpan : une civilisation caucasienne encore insoupçonnée il y a une vingtaine d’année, s’y serait développée il y a plus de 2 000 ans.
Des tombes trouvées un peu partout dans le Xinjiang attestent que les premiers habitants de la région étaient de type caucasien. On ne sait pas encore d’où ils venaient, si bien qu’on connaît encore mal l’histoire de la région. D’autres tombes trouvées à Jiaohe, à environ 46 km de là, permettent d’affirmer que des Caucasiens ont vécu dans cette ville antique vers le IIIe siècle av. J.-C. Ils appartenaient à un peuple connu sous le nom de Cheshi ou Yuezhi. Un musée leur est consacré à Jiaohe. On sait par ailleurs qu’au cours du Ier millénaire, un peuple connu sous le nom de Tokhariens a laissé des bibliothèques entières de documents rédigés en deux langues différentes (deux formes de thokarien, une langue indo-européenne). On sait également que les Tokhariens ont contribué à la propagation du bouddhisme le long de la route de la Soie. Mais il n'est pas clairement établi qu’ils aient vraiment été les descendants des Cheshi.
On raconte que la route de la Soie, qui longeait les Monts Flamboyants, fut ouverte à l’époque où la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220) décida de s’allier et de commercer avec les royaumes occidentaux, auprès de qui elle envoya à deux reprises, aux alentours de l’an 100 av. J.-C., l’explorateur et diplomate Zhang Qian en émissaire. La soie était la marchandise chinoise la plus prisée. Elle était échangée contre les grands chevaux et les produits manufacturés (tels que des articles en verre) des royaumes d’Occident. Les voyageurs et les commerçants qui circulaient le long de cet axe est-ouest contournaient la dépression de Turpan. Les caravanes faisaient halte à Gaochang pour s’approvisionner mais aussi pour acheter ou vendre des marchandises. C’est ainsi que Gaochang prospéra et devint une importante cité commerçante sur la Route de la Soie. La ville fut fortifiée et une garnison y stationna. Les œuvres d’art les plus anciennes de Bezeklik datent du Ve siècle. Puis Göktürk et Ouïgours réalisèrent à Bezeklik de nombreux édifices entre le VIe siècle et l'invasion mongole, au XIIIe siècle. Ce sont les Mongols qui auraient attaqué et détruit Gaochang. Un siècle plus tard, la chute de la dynastie des Yuan (1279-1368), qu’ils avaient fondée, inaugura une ère de perturbation des échanges commerciaux dans la région, où l’islam allait s’imposer peu à peu comme la religion dominante.
Quand les Occidentaux découvrirent la région, ils furent stupéfaits d’y trouver les vestiges de villes antiques et de civilisations disparues. Une sorte de course archéologique s’engagea lorsque des spécialistes venus de divers pays européens vinrent dans cette région reculée à la recherche de nouveaux sites. Quand il découvrit les grottes de Bezeklik, l’Allemand Von Lecoq fut émerveillé, non seulement en raison de leur excellent état de conservation, mais aussi parce que des personnages de type caucasien y étaient représentés. Il lui suffit de balayer un peu de sable pour faire apparaître de « splendides peintures aux couleurs aussi vives que si l’artiste venait de les achever ». Von Lecoq découpa dans la paroi un grand nombre de ces peintures, avant de les faire soigneusement emballer puis expédier en Allemagne. Il se peut qu’il ait ainsi contribué à sauver une grande partie de ces œuvres, dont on dit qu’elles étaient à la même époque détruites par les gens de la région de Turpan. En visitant les grottes de Bezeklik, on ne peut que constater le grand nombre d’œuvres qui ont été effectivement détériorées. Sur bien des visages, les yeux ont été effacés. Bien que nombre d'œuvres ramenées en Allemagne par Von Lecoq aient été détruites au cours de la Seconde Guerre mondiale, la plupart d’entre elles sont encore conservées dans différents musées.
Pour vous rendre aux ruines de Gaochang ou aux tombes d'Astana, dirigez-vous vers le sud depuis la station de bus de Huoyanshan. Pour en apprendre plus sur les grottes et l’histoire de la région, visitez le musée de Turpan (situé dans le centre-ville).
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