C’est l’une des médecines traditionnelles les plus anciennes du monde. De nos jours, sa notoriété grandit peu à peu, d’autant plus que la culture tibétaine attire de plus en plus l’attention du public, aussi bien en Chine qu’à l’étranger. La médecine traditionnelle tibétaine, riche d'une histoire de 2 500 ans, a développé des pratiques de soin bien spécifiques. Au VIIIe siècle, le célèbre médecin Yutok Yonten Gonpo l'ancien intégra à un ouvrage plus ancien, intitulé les Quatre Tantras médicaux, ou Gyushi, les connaissances médicales de la Chine, de l'Inde, du Népal et de la Perse. L'un de ses descendants, Yuthok Yonten Gonpo le jeune, rédigea de son côté dix-huit traités de médecine supplémentaires. À son époque, tous les principes aujourd'hui traditionnels de la médecine tibétaine, étaient fermement établis. De son côté, le Mentsekhang, un institut de médecine tibétaine traditionnelle, fondé en 1916 par le treizième Dalaï-Lama, est depuis sa création le centre de formation des médecins tibétains.
En procédant à la synthèse de leurs propres connaissances médicales avec celles d'autres systèmes, les Tibétains ont pu aborder la science médicale avec leur propre point de vue. Selon les Tibétains, l'origine des troubles et des maladies est à rechercher dans le déséquilibre entre les cinq éléments fondamentaux que sont la terre, l'air, le feu, l'eau et l'espace. La guérison passe par le rééquilibrage de ces éléments. Rester en bonne santé consiste également à trouver un équilibre entre son régime alimentaire, son comportement, l'environnement dans lequel on vit et sa situation sociale et psychologique. Les images représentées sur des thangka réalisés il y a plusieurs siècles ont inspiré certaines théories médicales tibétaines (les thangka, que l'on peut voir dans tous les monastères et tous les sanctuaires familiaux du Tibet, sont des sortes de bannières sur lesquelles sont exécutées des peintures, spécifiques à la culture tibétaine. Il existe plusieurs catégories de thangka: on les distingue en fonction de la technique utilisée pour les confectionner (thangka peints, thangka tissés,thangka brodés etc. Les thangka peints sont les plus communs)).
Les principales techniques de diagnostique auxquelles fait appel la médecine tibétaine traditionnelle sont l'entretien avec le patient, l'analyse d'urine et la prise de pouls. Le médecin commence par parler avec le patient et par examiner son dossier médical. L'analyse d'urine aide le médecin à confirmer la nature de la maladie, en fonction de la couleur et de l'odeur de l'échantillon d'urine, ainsi que de la taille, de la couleur, de la quantité et de la persistance des bulles qui se forment lorsqu'on secoue vigoureusement l'échantillon. La lecture du pouls est un élément déterminant dans l'établissement du diagnostique par le médecin : elle lui permet de mieux cerner la maladie affectant le patient. Les médicaments consistent habituellement en plantes et en minéraux. Les médecins ont également recours à d'autres types de soins, tels que l'acupuncture et la phlébotomie (acte ou pratique consistant à inciser une veine pour procéder à une saignée à des fins thérapeutiques), lorsque la maladie affectant le patient a été clairement diagnostiquée. Voir la page de la culture tibétaine.