La plupart des voyageurs de passage à Turpan viennent avant tout dans la région pour découvrir les vestiges de la ville antique de Jiaohe. Ces vestiges sont mieux préservés que ceux de la cité antique voisine de Gaochang, et ce bien que les deux villes aient été construites puis abandonnées à peu près à la même époque. Cela s’explique par le fait que les personnes vivant aux alentours de Gaochang se sont servis par le passé de la terre battue dont est faite la ville pour niveler et fertiliser leurs champs. Les gens de la région ont également détruit délibérément des œuvres d'art et des manuscrits trouvés à Gaochang, craignant d’être accusés d’idolatrie par les autorités musulmanes. Si Jiaohe est mieux préservée, c’est sans doute aussi que le site est plus difficile à cultiver. On n’y trouve aucun plan d’eau, ni karez (système d’irrigation), et ce bien que Jiaohe (交河) signifie en chinois " [l’endroit où] les rivières se rencontrent ". Le site se présente sous la forme d’un îlot flanqué de deux canyons et de falaises abruptes, rendant l’accès à la ville malaisé. Ainsi, si les canyons situés au pied de la ville sont cultivés, la ville elle-même n’a pu être exploitée par les agriculteurs de la région, notamment en raison du fait qu’il est difficile d’y transporter du matériel. Le site, l’un des mieux conservés de son époque en Chine, fait environ 300 mètres de large à son point le plus large sur 1,6 km de long. La visite de Jiaohe est incontestablement l’un des moments forts d’un voyage dans la région de Turpan.
L'îlot formé par Jiaohe est situé entre deux canyons d’une profondeur de 20 à 30 mètres. Il a la forme d’un poignard, la pointe tournée vers le sud-est. Ceux qui ont construit Jiaohe l’ont littéralement fait jaillir de la terre. Ils ont creusé le sol, de manière à y façonner des édifices. Ils ont aussi aménagé des pièces en sous-sol et bati des maisons au moyen de briques d’adobe. L’artère principale, une longue rue, traversait l'îlot en son centre, divisant la ville en deux parties : le commun du peuple vivait côté ouest, la partie orientale de la ville étant réservée à ceux qui détenaient l’autorité. Dans la partie nord-ouest de Jiaohe se dressaient un monastère bouddhiste et des stoupas. On trouvait aussi tout au bout de cette partie de la ville un cimetière et un temple souterrain. Il semble que la ville n’était dotée que de deux portes - l’une à l'angle sud-ouest, l’autre à l'est -, fait inhabituel pour une ville de cette taille. Il se peut qu’une troisième porte ait existé, dont les vestiges restent à découvrir. Côté nord-ouest, se dressent un monastère bouddhiste et une grande tour, l’un des vestiges les plus imposants de Jiaohe.
Des ossements d’hommes de type caucasien ont été récemment découverts dans des tombes datant de l’an 300 av. J.-C. situées à proximité de Jiaohe. Cela a conduit certains historiens à évoquer la possibilité que les premiers habitants de l'îlot aient été des Caucasiens. Un peuple de type caucasien, les Gushi, a vécu sur l'îlot, dans une ville appelée Cheshi. En l’an 100 av. J.-C. environ, la dynastie des Han commença à commercer avec les pays occidentaux. Les Hans voulaient contrôler ces routes commerciales et les protéger de l’appétit des royaumes rivaux. Les Cheshi passèrent sous leur contrôle en l’an 60 av. J.-C. environ. Une garnison de 1.000 soldats fut installée sur place à cette époque. Par la suite, la dynastie Han perdit le contrôle de la région, avant de s’effondrer. D’autres royaumes s’emparèrent de la région, qu’ils contrôlèrent jusqu’à l’époque de la dynastie des Tang. En l’an 640, un général Tang conquit la région, Gaochang incluse. La plupart des vestiges de Jiaohe datent de cette époque. On estime que 7 000 personnes vivaient à Jiaohe au VIIIe siècle.
L'empire des Tang commença à vaciller en l’an 856. à cette époque, des Ouïgours arrivèrent dans la région après avoir fui leur territoire (situé loin au nord-est, du côté de la Mongolie), conquis par les Kirghizes. Ces Ouïgours s’emparèrent de l’ouest et du nord du Xinjiang. Vers l'an 1209, ils se soumirent au Mongol Gengis Khan, dont l’empire était en pleine expansion. Puis vers le milieu du XIVe siècle, l'empire mongol s’effondra à son tour, inaugurant une période marquée par des guerres et des perturbations sur le plan commercial, ainsi que, peut-être, par un manque d’eau et des conditions climatiques plus rudes (froid et aridité) liées au petit age glaciaire, période au cours de laquelle l’antique ville fortifiée fut abandonnée.
On trouve dans la région de Turpan d'autres sites historiques et archéologiques intéressants: les tombeaux d’Astana, les grottes aux Mille Bouddhas de Bezeklik, et les ruines de Gaochang.
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