La Chine révèle une tradition musicale étendue dans le temps et impressionnante. En effet, tout au long des siècles, les musiciens ont su développer différents styles de musique tout en créant ou en adoptant de nombreux types d'instruments. La musique classique traditionnelle des élites, la musique ethnique folklorique et les instruments de musique chinois traditionnels préférés constituent "les éléments majeurs" qui vont permettre de comprendre la musique traditionnelle chinoise en général et de mieux la percevoir !
Premier philosophe social de Chine, Confucius qui vécut, dit-on, il y a, environ 2500 ans, a joué un rôle remarquable dans le domaine des arts et de la culture et, notamment, pour avoir insuffler un nouvel élan à la musique traditionnelle chinoise qui perdurera pendant des milliers d'années. Considéré comme un éminent professeur de musique, il maîtrisa, avec talent, plusieurs instruments. Dans les enseignements de Confucius, on retrouve, d’ailleurs, la raison d'être et le rôle de la musique ainsi que les vertus d'une bonne musique.
Nul doute que pour les autres civilisations, à travers le monde, la musique évoquait, principalement, un mode de divertissement. Néanmoins, durant la période de la dynastie Zhou (environ, 500 ans avant J.C. et après), la musique exerça un rôle crucial en tant que pilier essentiel de la société.
Dans plusieurs livres majeurs de Confucius (Analectes 论语 Lún Yǔ), le Canon des Poèmes (诗经 Shī Jīng) et le Livre des Rites (礼记 Lǐjì), l’auteur nous définit la façon de créer et d’utiliser la musique. Les enseignements apportent une contribution essentielle à la compréhension de la musique traditionnelle.
“Pour éduquer quelqu'un, vous devez commencer par la poésie, valoriser les cérémonies, et finir par la musique"
La connaissance de la musique relevait d'un enseignement supérieur. Il pensait que, parmi les six disciplines les plus importantes à étudier, l'apprentissage de la musique arrivait en seconde position juste après l'étude des rituels ou des cérémonies publiques. Il plaçait la musique au- dessus des quatre autres matières indispensables (le tir à l'arc, la conduite de char, la calligraphie et l'écriture, le calcul et les mathématiques).
La musique jouait un rôle essentiel car la "société idéale" était régie par des rites, des rituels et des cérémonies, et non par la loi ou le pouvoir brut, à proprement parler. Dans une culture où les gens agissaient en fonction des rituels et des cérémonies, la musique contribuait à leur bonne conduite et à leur contrôle. Elle n’intervenait donc plus sous une forme ludique. En revanche, les musiciens y voyaient plutôt le moyen de réaliser des objectifs politiques et sociaux. En définitive, la musique devenait, ainsi un procédé d'optimisation du lien social et de l'harmonie au sein de la société.
Afin d'instaurer le bien-être et d’initier de bonnes règles de conduite, il fallait, indubitablement, une musique, généralement, simpliste, qui apporte de la sérénité, et qui favorise une conduite appropriée dans un contexte cérémonial. Les instruments devaient être joués de façon exemplaire tel un mannequin défilant dans une tenue impeccable.
Dans l'exercice de fonctions officielles, afin d’obtenir la considération appropriée de l'autorité et une attention optimale de l'auditoire, la musique devait comporter une “introduction magnifique,” être “harmonieuse” et “claire” avec une articulation simple, et être “continue sans accrocs.” Cette forme d'esthétisme va influencer la Chine durant les deux derniers millénaires.
D'une façon générale, les musiciens traditionnels suivent la doctrine confucéenne. Afin d'exécuter la grande et “magnifique" entrée des morceaux musicaux préconisée par Confucius, les musiciens d'un orchestre ou d'un ensemble débutent souvent par un grand florilège, chacun jouant, simultanément de son instrument pendant un court instant (voire quelques secondes) ou en faisant, bruyamment, retentir un gong ou un tambour. Cette séquence marque le commencement du morceau et vise à capter toute l'attention de l'auditoire.
Cette introduction permet également de découvrir les instruments qui vont accompagner l’extrait musical.
Fréquemment, il arrive qu’un musicien, en solo, joue une ou plusieurs notes bruyantes de manière impromptue pour signaler le début de son morceau.
Dans un ensemble, après la réalisation de la grande entrée du morceau, les musiciens modèrent, peu à peu, l'intensité sonore vers le milieu du morceau. Ceci permet à l'assistance d'apprécier l’adresse technique de chaque musicien. Vers la fin du morceau, le volume augmente de nouveau pour atteindre son paroxysme au moment du final.
La musique traditionnelle souligne, parfaitement, la pureté de chaque note d'un instrument. En revanche, elle accorde moins d'importance au rythme ou aux harmonies de type occidental.
L'essentiel de la musique traditionnelle des élites utilisait l'ancienne gamme pentatonique chinoise. Celle- ci s’adapte bien à la réalisation d'harmonies simples, visant probablement à maintenir les règles de sobriété et de clarté prônées par Confucius. A contrario, la musique de style occidental emploie une gamme heptatonique permettant la production d'harmonies plus complexes avec l’utilisation d’instruments de musique électriques.
Le plus agréable pour l’oreille "Occidentale" reste, probablement, un instrument unique comme la flûte ou le erhu joué avec une approche traditionnelle axée sur l’émotion et un sens bien précis. Les Occidentaux trouvent, souvent, ce genre de musique empreint de sérénité et propice à la méditation.
A l’inverse, les grands ensembles ou les orchestres composés d'une grande diversité d'instruments de musique traditionnels semblent pour certains occidentaux résonner de manière discordante s’attendant à davantage d'harmonie pour de telles interprétations. En effet, dans sa conception, la gamme pentatonique chinoise compte des fréquences sonores particulières qui pourraient paraître cacophoniques pour un public non aguerri.
Contrairement à la musique occidentale ou africaine, la musique traditionnelle chinoise accorde moins d'importance au rythme ou au tempo, la rendant ainsi, peu adaptée à la danse ou aux contorsions en tout genre. Ceci dans le but d'éviter de faire naître, dans l’assistance, toutes pulsions sexuelles ou autres comportements corporels sensuels inconvenants. En effet, comme Confucius l'enseigna, la belle et respectable musique vise d'abord à promouvoir la tranquillité sociale.
Dans le cadre des activités exercées au cours de cérémonies officielles, la musique sert à réguler le comportement des gens de manière à ce qu'ils exécutent les rites choisis et suivent, aveuglément, les ordres de l'autorité supérieure.
Conformément à la pensée de Confucius qui souhaitait une musique 'continue sans obstacles', la musique traditionnelle, en général, ne possède pas de rupture nette du tempo.
Cependant, au lieu d'un tempo régulier soutenu, de nombreux morceaux de musiques se caractérisent par un tempo continu mais avec une accélaration en douceur et en continue, jusqu'au grand final. Cette évocation de la rivière qui acquiert de la puissance dans sa descente symbolise, souvent, le rythme de la musique traditionnelle chinoise.
Vous allez pouvoir découvrir dans le texte qui va suivre, les trois principaux types de musique traditionnelle les plus écoutés de nos jours par la population, à savoir :
La musique de l'opéra chinois liée aux représentations théâtrales,
La musique de l'opéra chinois tend à intensifier les effets visuels, le jeu d'acteur et le lyrisme de la pièce. Toutefois, les morceaux de musique traditionnelle chinoise en orchestre ou en solo ont, habituellement, vocation à apaiser les passions et à étouffer l'agitation.
La croyance chinoise voudrait que la musique traditionnelle ne joue aucun rôle ludique mais, davantage, celui de purification de l’âme voire de la pensée. La musique de l'opéra chinois moderne, quant à elle, est conçue pour le divertissement. Actuellement, on compte plusieurs types principaux d'opéras chinois, mais les plus prisés restent, sans aucun doute, l'opéra de Pékin et l'opéra du Sichuan.
Composé d'environ sept musiciens, un petit ensemble, se place, en général, à l'une des extrémités de la scène. Les plus chevronnés d'entre eux connaissent si bien leur partition qu'ils peuvent la jouer de mémoire.
Parmi les instruments de musique utilisés, on retrouve le erhu et d'autres instruments à cordes, des claquettes de bois, des gongs, des cymbales et, enfin, des instruments à vent. La fonction principale des instruments à cordes consiste à accompagner les chants. Néanmoins, ils peuvent s’utiliser dans la réalisation d’effets sonores spécifiques comme, notamment, ceux d'animaux.
Certains grands orchestres ou ensembles musicaux jouent encore de nombreux morceaux de musique traditionnelle. De nos jours, il arrive, parfois, que les musiciens chinois y associent des styles musicaux modernes et occidentaux. En outre, les instruments peuvent être modifiés ou fabriqués à l'aide de matériaux modernes pour s'adapter aux critères de la musique occidentale.
Les instruments non traditionnels comme le piano, peuvent également servir pour interpréter de la musique traditionnelle. Bien que celle- ci ne ressemble plus guère à la musique jouée 200 ans auparavant, elle intriguera tout de même les spectateurs venus de l’Occident par les différences de styles et de sonorités en comparaison de la musique d'orchestre occidentale.
La performance instrumentale en solo a longtemps prédominé dans l'art chinois. Censés être des artistes confirmés, les intellectuels devaient maîtriser parfaitement plusieurs instruments. Ce type de réalisations exigeait une grande discipline musicale, aussi subtile que la récitation d’une poésie et de la musique, elle-même, gratifiée d'une élégance abstraite.
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