Partie intégrante de la culture traditionnelle chinoise, la longue épopée des coutumes matrimoniales de la Chine antique remonte à plus de 5 000 ans. Cette histoire a connu, d’une dynastie à une autre, une évolution progressive en raison de la différence des tendances sociales et des courants philosophiques. Néanmoins, ces coutumes possèdent leurs propres spécificités et leurs rituels uniques qui ont été transmis jusqu'à nos jours et exercent encore une influence non négligeable auprès des générations actuelles.
Développement des coutumes matrimoniales chinoises anciennes
Les coutumes matrimoniales de la Chine antique passent par cinq phases sur une durée de 5 000 ans: la phase du mariage communautaire primitif, la phase du mariage consanguin, la phase du mariage exogame, la phase du mariage antithétique et, enfin, la phase du mariage monogame.
Dans la société primitive, les ancêtres des chinois vivant en groupes n'avaient pas d'épouse définie. Les rapports sexuels s'effectuaient sans distinction à l'intérieur de la communauté. Du fait d'une absence totale d'égalité entre les sexes, ceux-ci n'étaient pas timorés et ne se préoccupaient ni de la tradition ni des convenances.
Premier tabou du mariage dans l'histoire chinoise, le mariage consanguin fait son apparition au milieu du Néolithique. Il interdisait l'union entre parents et enfants mais autorisait, en revanche, le mariage de personnes de même génération (comme les frères et les sœurs d'une même famille). L’exemple type de mariage consanguin concerne Fu Xi (membre masculin des trois augustes et des cinq empereurs) qui épousa sa sœur de sang Nv Wa.
Second tabou du mariage dans l'histoire de la Chine, le mariage exogame qui se manifeste au milieu et à la fin du Néolithique. Celui-ci bannissait tout mariage entre frère et sœur et concédait, uniquement, une union avec une personne extérieure à son propre groupe social.
Pendant cette période, il n’était pas rare de voir plusieurs frères d'une même famille épouser la même femme issue d'un autre groupe, et inversement…. D’ailleurs, la légende voudrait que Shun (membre masculin des trois augustes et des cinq empereurs) épouse, simultanément, les deux filles de Yao, Ehuang et Nvying.
Phase de transition entre les phases du mariage exogame et du mariage monogame, le mariage antithétique (ou mariage extra-clans à deux) se profile à la fin du néolithique. Il se traduit par une forme d'union instable entre un homme et une femme de clan différent, bien loin de la monogamie et pouvant facilement se dissoudre. En outre, il conservait certaines pratiques des mariages de groupe avec, toutefois, une tolérance pour des relations extra conjugales de l'époux ou de l'épouse.
Avec le remplacement d'un système social matriarcal par un système social patriarchal, la propriété privée voit le jour, constituant, ainsi, les fondations du mariage monogame ancien. Lors de la phase du mariage monogame ancien, tous les biens du foyer appartenaient au mari y compris sa femme, ses enfants et la propriété foncière. La principale tâche des femmes consistait à enfanter afin d’assurer la continuité de la lignée paternelle.
Dans la pensée confucianiste, le mariage influe de façon substantielle, sur la stabilité sociale et marque la première ébauche de la moralité. La cérémonie de mariage, quant à elle, rappelle l'essence même des convenances. Et, seul le mariage accompagné d’une cérémonie réalisée selon le rite traditionnel est reconnu par la société. Les principes de base du mariage ancien reposaient principalement sur la compatibilité du statut social, le diktat des parents et l’avis donné par les entremetteurs. On interdisait, également, toute union entre personnes portant un nom de famille identique tandis que l’on tolérait la polygamie.
Dans la Chine ancienne, l'âge nubile était de 20 ans pour les hommes et de 16 ans pour les femmes. La qualité première du mariage idéal reposait sur une parfaite harmonie entre les statuts social et économique des deux familles. Au cours de la dynastie des Zhou de l'Ouest (1046-771 avant J.C.), la législation proscrivait, violemment, tout mariage entre un membre de la noblesse et une personne issue d’un milieu ordinaire. Sous les Wei (220-265), Jin (265-420) et les dynasties du Nord et du Sud (420-589), la mise en place d'un système féodal hiérarchisé et rigoureux de neuf classes maintint cette interdiction. Malgré la pratique du système d'examens de la fonction publique sous la dysnastie des Sui (581-618) qui éclipsa quelque peu cette coutume, il était encore très fréquent d'unir des personnes issues du même rang social et économique. Cela persistera, par la suite, sous la dynastie des Tang (618-907) jusqu'à celle des Qing (1644-1911).
Dans l'antiquité, l'amour libre était, absolument, interdit et, très largement, considéré comme une offense à la décence publique selon les codes éthiques traditionnels du confucianisme. Le rôle des parents consistait donc à arranger le mariage de leurs enfants dans le but de maintenir l'ordre de la société patriarchale traditionnelle. Le mariage arrangé était non seulement, adopté officiellement par la société mais, également, soutenu politiquement et renforcé par les lois de la Chine ancienne.
Aussi, les jeunes-femmes et jeunes-hommes ayant atteint l’âge légal pour se marier se devaient- ils d’obéir au diktat de leurs parents et de suivre les conseils d'entremetteurs sur le déroulement du mariage arrangé. Cette manière de procéder et le fait que les mariés ne se rencontraient que le jour de la cérémonie du mariage, entraînèrent de nombreux mariages inéquitables et dépourvus d’amour.
La politique d'interdiction des mariages pour les personnes portant le même nom de famille a été ordonné et poursuivi sous la dysnastie des Zhou de l'Ouest (1046-771 avant J.C.). Cela permettait de garantir une hiérarchie patriarcale féodale claire et un ordre de succession (comme par exemple pour le trône ou la propriété foncière). Sous la dynastie des Tang (618-907), les personnes, avec le même patronyme, n'étaient toujours pas autorisées à se marier, spécialement parmi les membres de la royauté. Par la suite, durant les périodes Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911), la législation interdisait les mariages au sein d'un même clan. En revanche, elle acceptait l'union de personnes du même nom mais de clans différents.
En règle générale, il existait une politique nationale traditionnelle pour faire aboutir la monogamie féodale dans la Chine ancienne. Toutefois, la culture traditionnelle chinoise ne s'opposait pas à la polygamie (un homme et plusieurs femmes) allant même jusqu’à l’encourager. Outre son épouse principale, un homme pouvait prendre plusieurs concubines, mais, uniquement, au sein des classes supérieure et moyenne dont les personnes de sexe masculin pouvaient se le permettre en raison de leurs importantes ressources.
Dans une large mesure, les coutumes matrimoniales traditionnelles reflètent la culture traditionnelle chinoise qui varie d'une région à l’autre voire d'une dysnastie à une autre. Les six rituels des coutumes matrimoniales chinoises traditionnelles connus comme "les Trois lettres et les “Six étiquettes" et transmis de génération en génération ne vont guère évoluer au fil du temps.
Les Trois Lettres font référence à la lettre de fiançailles, la lettre des présents et la lettre du mariage dont chacune s’adapte à un rituel propre lié au mariage.
Les six étiquettes se composent de la proposition de mariage, de la vérification de la compatibilité des dates de naissance, de la soumission des cadeaux de fiançailles, de la présentation des cadeaux de mariage, du choix de la date du mariage et, enfin, de la tenue de la cérémonie de mariage. Adoptées dans les coutumes matrimoniales chinoises traditionnelles depuis la dynastie des Zhou de l'Ouest (1046 -771 avant J.C.), ces étiquettes démontrent que les chinois attachent une réelle importance au mariage et restent quelque peu superstitieux.
La proposition de mariage : les parents du jeune homme en âge de se marier demandaient à un entremetteur de se rendre chez l’éventuelle future épouse et de faire une proposition de mariage.
Concordance des dates de naissance : si la proposition laissait entrevoir une issue favorable, l'entremetteur devait s’informer sur les quatre piliers de la naissance plus connus sous le nom de Bazi dans l'astrologie chinoise et qui se réfère, respectivement, à l'année, au mois, au jour et à l'heure de la naissance du couple à marier. Il soumettait l’ensemble de ces renseignements à un cartomancien qui allait prédire leur avenir et leur richesse personnelle. Au final, ce dernier donnerait son assentiment pour que le rituel de mariage se poursuive.
Soumettre les cadeaux de fiançailles : à la suite de cela, l'entremetteur avisait les parents de la jeune fille que les dates de naissance du futur couple étaient compatibles. Alors, de leur côté, les parents du jeune homme organisaient et soumettaient, à la famille de la jeune fille, les présents de fiançailles accompagnés de la lettre de fiançailles. Sous les dynasties des Zhou de l'Ouest (1046 -771 avant J.C.) et des Han (206 -220 avant J.C), on considérait l’oie sauvage comme le cadeau le plus important en raison du fait qu'elle symbolisait l'amour inébranlable.
La présentation des cadeaux de mariage : Si les cadeaux de fiançailles étaient acceptés, les parents du jeune homme présentaient, alors, ses cadeaux à la famille de la jeune fille, ce qui constituait la plus importante des six étiquettes. Généralement, ces cadeaux comprenaient de l’argent, des bijoux, des gâteaux et des articles liés aux sacrifices (religieux)
Choisir la date de la cérémonie de mariage : Pratiquant l’art de la divination, les parents du jeune homme choisissaient, ensuite une date pour le mariage qu’ils proposaient, aux parents de la jeune fille. Si les deux parties tombaient d’accord sur la date fixée, lors de la fête des filles, celles- ci devaient déposer la dot de la mariée à la maison du marié au moins, un jour avant la cérémonie.
Outre les bijoux, la dot traditionnelle comprenait divers éléments symbolisant tous les espoirs nourris pour l’avenir du couple, à savoir des ciseaux (le couple ne se séparerait jamais), une règle (les milliers d’acre de bonnes terres), un bloc de sucre (la douceur d’un mariage heureux), une bourse argentée (une importante rentrée d’argent), un vase (la richesse et l’honneur), les souliers (le couple serait heureux et vieillirait ensemble). Enfin, les courtepointes, les oreillers, les vêtements et des pétales de Lotus signifieraient que le couple aurait beaucoup d’enfants.
La fête à l'occasion d'une cérémonie de mariage
A partir de la dynastie Zhou de l'Ouest (1046 av. J.-C. - 771 av. J.-C.), la coutume voulait que l’on aille chercher la future mariée chez elle et qu’on l’accompagne en palanquin chez son futur époux.
La cérémonie de mariage se déroulait, alors, dans la maison du jeune homme. Au préalable, le fiancé devait se rendre chez sa fiancée afin de lui souhaiter la bienvenue dans le nouveau foyer et ainsi marquer son approbation pour le mariage.
Cérémonie de mariage
Une autre coutume pour les nouveaux mariés consistaient à s'incliner (kowtow en chinois) avant d’entrer dans leur chambre nuptiale. Ce geste était répété trois fois et chacun signifiait quelque chose d’unique: le premier était destiné au ciel et la terre, le second à leurs parents et le troisième pour eux-mêmes.
Le jour de la cérémonie, la tête de la mariée était recouverte d'un voile rouge symbole de sa virginité, de sa pureté et de sa jeunesse. Au moment où l’époux lui retirait ce voile, ils devenaient, officiellement, mari et femme
Au cours de l’histoire, on a pu lire beaucoup de choses au sujet des nombreux tabous concernant les coutumes matrimoniales anciennes en Chine. Certains d'entre-eux étaient pure superstition, d'autres amusants ou bien, encore stupéfiants. Vous allez découvrir, ci-après, quelques anecdotes qui méritent qu’on s’y attarde:
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