Les Hani de Chine sont nombreux à vivre dans les cantons situés sur la rive occidentale du cours inférieur du fleuve Honghe, dans le sud-ouest de la province du Yunnan. Ils sont au total 1,4 millions d'individus. La plupart d'entre eux vivent de l'agriculture. La langue Hani est affiliée à la langue Yi, qui fait elle-même partie de la famille des langues sino-tibétaines. Elle est subdivisée en trois dialectes, parlés dans trois régions différentes. Bien qu'issus d'une même langue maternelle, chacun de ces trois dialectes est si différent des deux autres que des Hani ne parlant pas le même dialecte sont dans l'incapacité de se comprendre.
La plupart des Hani vénèrent la nature, croient aux fantômes et aux esprits et rendent hommage à leurs ancêtres. Ils font partie de ces peuples qui considèrent que tout, dans le monde, a une âme. Le culte des ancêtres tient une grande importance chez les Hani. Selon eux, les esprits de leurs ancêtres résident dans leurs tombes, Momiluoke, terme désignant l'entrée du Paradis ou l'endroit où est érigé l'autel des ancêtres. Les Hani accomplissent des sacrifices fréquemment pour gagner la faveur et la protection des dieux et de leurs ancêtres.
Les Hani ont pour couleur favorite le noir. Ils portent des vêtements épais, chauds et résistants, autant de qualités indispensables aux yeux de ces fermiers habitant des régions montagneuses. Ce style vestimentaire témoigne aussi de leur mode de vie parfois proche de celui d'ermites, et de leurs faibles connaissances en matière de teintures et de tissage. Les vêtements sont toutefois rehaussés de broderies et d’ornements en argent, dont l'agencement évoque celui des champs en terrasse imbriqués les uns dans les autres. Quant aux motifs représentant des crabes, des coquillages et des poissons, ils traduisent la fascination qu'exerce l'eau sur le peuple Hani.
Les hommes portent en général des chemises serrées, des pantalons flottant et une écharpe noire, tandis que les femmes portent des vêtements aux ornements complexes. Il est intéressant de mentionner qu'autrefois, les Hani ne portaient ni chaussures ni chaussettes. Ils portaient toutefois des sortes sabots, dont les semelles étaient pour ainsi dire « anti-dérapantes », et qui étaient donc parfaitement adaptés aux déplacements dans les rizières.
Les villages Hani sont habituellement situés au milieu de forêts luxuriantes, non loin d'une source d'eau abondante et de collines aux versants couverts de champs en terrasse fertiles. Les maisons sont en général construites en torchis et en chaume (on les appelle les « maisons champignons »), mais on trouve aussi des bâtiments modernes plus solides, construits en béton.
Les « maisons champignons » tirent leur nom de l'allure que leur donnent leurs murs en torchis, leur charpente en bambou et en bois et leur toit de chaume comportant quatre pentes. Le rez-de-chaussée sert d'abri pour le bétail et pour le matériel. Le premier étage comprend en général trois pièces à vivre, la pièce du milieu étant équipée d'un foyer de forme carrée où un feu est constamment entretenu. Le deuxième étage sert d'entrepôt. La terre dont il est recouvert sert de protection contre le feu. Les maisons Hani sont chaudes en hiver et fraîches en été.
Selon leurs propres légendes, les Hani auraient pour ancêtres des nomades qui vécurent au sud de la rivière Dadu, dans l'actuelle province du Sichuan, au IIIe siècle avant Jésus-Christ. C'est en se déplaçant peu à peu vers le sud qu'ils auraient fini par s'établir dans l'actuelle province du Yunnan.
Le riz et le maïs forment la base de l'alimentation des Hani. Leurs saveurs préférées sont l'acide et le pimenté. Ils préparent aussi des soupes à partir de légumes sauvages, dont ils utilisent parfois les feuilles parfumées en guise de condiments. Leurs boissons favorites sont le vin chaud et le thé. Hommes et femmes ont l'habitude de fumer et de mâcher du bétel.
Les Hani ont une spécialité, le Baiwang, qu'ils préparent notamment en l'honneur de leurs invités. Ils commencent par mélanger un peu de sel à du sang de porc, de chèvre ou de chien, afin de le faire coaguler rapidement. Les petits pâtés ainsi obtenus sont ensuite grillés au feu de bois, avec du porc, des tranches de radis, des feuilles d'ail, du piment, du poivre et quelques autres légumes et assaisonnements et, pour finir, couronnés de quelques cacahuètes. Malgré son allure parfois un peu repoussante, ce plat épicé et parfumé est délicieux.
Les Hani sont un peuple chaleureux et hospitalier. S'il vous arrive d'être reçu dans une famille Hani, on vous proposera à votre arrivée de fumer une pipe de tabac local. Si vous n'y tenez pas, vous devrez trouver le moyen de refuser poliment.
Aux yeux des Hani, la personne la plus importante dans une famille est le frère de la mère. Cela explique que, selon eux, un bébé qui ne connaît pas son oncle ne grandira pas de manière satisfaisante. Les Hani ont ainsi une coutume très importante pour eux, nommée « reconnaître l'oncle ». Le jour choisi pour « reconnaître l'oncle », la mère se lève tôt le matin avec son bébé, elle lui lave le visage et lui met de beaux habits. Elle doit aussi peindre une marque noire sur le front de l'enfant et attacher un peu d'ail à son bonnet, afin de tenir éloignés les mauvais esprits.
Quant tout est prêt, la mère place l'enfant sur son dos et se met en route vers la maison de l'oncle, sans oublier d'emporter dans un sac les provisions qu'elle aura préparées : une grande quantité de haricots jaunes frits, des œufs cuits à la vapeur, et des gâteaux de riz gluant. Elle emporte aussi avec elle deux objets, un dans chaque main : un parapluie blanc et une faucille. En chemin, elle offrira des haricots et un grand sourire à toutes les personnes qu'elle pourra rencontrer, quelle que soit leur sexe, leur âge, leur nationalité ou leur religion. Si vous avez la chance de faire une telle rencontre, n'hésitez pas à accepter ce cadeau et à formuler des vœux de bonne fortune en retour !
Le calendrier Hani est divisé en trois saisons : la saison froide, la saison chaude et la saison pluvieuse. Chacune d'entre elles dure quatre mois. Le nouvel an est célébré deux fois, en octobre et en juin.
Nouvel an d'octobre: Selon le calendrier Hani, l'année commence en octobre. Les célébrations du nouvel an durent cinq à six jours, tous consacrés au culte des dieux et des ancêtres. Chaque famille tue un coq et le cuisine devant sa maison. Tous les membres de la famille, à l'exception des jeunes filles étant sur le point de se marier, doivent ensuite partager ce plat. Après cela, on donne aux personnes les plus âgées du clan trois boulettes de riz et de la viande cuisinée. Cette fête du nouvel an donne aussi lieu à un grand banquet dit « Jiexin » (tenu au beau milieu de la rue), qui est l'occasion pour les uns et les autres de faire la preuve de leurs talents de cuisinier. Une autre coutume, très originale, veut que les femmes s'étant mariées au cours de l'année précédente se réunissent dans un champ, à l'extérieur du village, pour parler de leur nouvelle vie, sans qu'aucun homme ne soit autorisé à entendre ce qu'elles se disent.
Nouvel an de juin: La date précise de cette fête est déterminée par un religieux. Des coqs et des chèvres sont sacrifiés en l'honneur du dieu du grain et du ciel. À l'occasion de la construction de la demeure d'automne destinée au dieu du ciel, un taureau est sacrifié devant la maison familiale. Après la cérémonie, la viande de l'animal est partagée entre les personnes présentes, symbolisant le partage par tous des cadeaux offerts par le dieu.
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