Avec une population de 7 762 000 habitants, le peuple YI réside, principalement, au Sichuan, Yunnan Guizhou et dans la région autonome Zhuang du Guangxi. La majorité d'entre-eux se répartissent dans les régions montagneuses de haute altitude tandis qu'un petit nombre privilégie les terrains plats ou les vallées.
Le groupe ethnique Yi possède son propre langage parlé et écrit appartenant à la famille des langues Tibéto-Cambodgiennes du système Sino-Tibétain et qui compte six dialectes. Ce peuple utilise l'écriture syllabique où chaque syllabe a une signification bien précise. Formée au 13ème siècle de notre ère, elle compte environ 10000 mots, dont 1000 d'entre-eux usités quotidiennement. La plupart des Yi peut aussi comprendre le chinois.
Selon quelques recherches historiques, les ancêtres des Yi seraient étroitement liés à l'ancien peuple Qiang de l'ouest de la Chine. A l'origine, principalement regroupés autour du lac Dianchi (Kunming), ils migrèrent peu à peu vers les autres parties du Yunnan, vers le Sichuan, le Guizhou et le Guangxi.
Dans la plupart des zones d'implantation des Yi, le maïs, le sarrasin et la pomme de terre constituent les aliments de base. En revanche, les variétés de viande qui se cuisinent en larges morceaux sont nombreuses (boeuf, porc, mouton, poulet, etc...). On constate, néanmoins, l'interdiction de manger de la viande de chien, de cheval, de serpent et de grenouille. Les Yi préfèrent les préparations épicées ou aigres. Consommé avec les invités et en diverses occasions, l'alcool occupe une place prépondérante dans leurs habitudes alimentaires.
Ils ont, d'ailleurs, une façon particulière de le boire appelée Zhuanzhuanjiu (boire de l'alcool à tour de rôle). Cette pratique consiste à verser de l'alcool dans un grand bol et de s'asseoir en cercle. Le plus âgé saisit, alors, le bol pour en boire la première gorgée et en essuyer le bord avant de le passer à son voisin et ainsi de suite jusqu'à qu'il soit vide.
Les Yi, vivant au nord-est du Yunnan, conserve, encore de nos jours, une tradition ancestrale particulièrement intéressante appelée le Tiaocai (danser pendant le service des plats). Lors d'occasions spéciales, au moment où les plats vont être servis et que les invités se sont installés, le «Tiaocai» peut, alors, commencer. Les maîtres de cette danse transportent les plats aussi bien sur un plateau que sur leur tête (parfois jusqu'à vingt à la fois pour une seule personne). Tout en apportant les mets vers les tables, ils bondissent et tournoient sur eux-mêmes au rythme des tambours et des suonas (clarinettes chinoises). Fait étonnant : pas une seule goutte de soupe ne sera renversée durant la danse.
Les Yi des régions montagneuses vivent dans des maisons en pisé avec les toitures en terrasse où l'on compte 3 à 5 pièces. Point central de la maison, le salon reste le lieu de vie où toute la maisonnée et les hôtes se rassemblent. Sur son côté droit, proche du mur, se trouve le foyer composé de trois pierres et au-dessus duquel est suspendu un pot en fonte (appelé le guozhuang). Déambuler ou sauter par-dessus est signe de mauvais augure. Le foyer sert pour cuisiner, se réchauffer et éclairer la pièce. Assis autour, tous les membres de la famille, jeunes et vieux, s'y retrouvent afin de chanter et d'échanger des propos. Il représente l'endroit idéal où le patrimoine culturel des Yi se transmet de génération en génération.
Les costumes traditionnels des Yi varient d'un site à l'autre. Par exemple, dans la région du mont Liangshan du Sichuan et à l'ouest du Guizhou, les hommes portent habituellement des vestes noires, aux manches serrées, boutonnées à droite ainsi que des pantalons plissés et bouffants. En revanche, dans d'autres coins, les hommes revêtent des pantalons étroits et laissent pousser une petite mèche de cheveux au-dessus du front pour l'attacher au moyen d'un turban.
Les femmes, quant à elles, affectionnent les vestes brodées et les longues jupes ourlées de plusieurs couches tandis que des turbans retiennent leurs cheveux. Les femmes d'âge moyen portent des turbans noirs alors que les jeunes filles optent pour les foulards carrés et brodés. Des accessoires peuvent agrémenter l'ensemble comme des boucles d'oreilles, des bagues, des bracelets, des colliers, etc…. Lors des sorties, la rigueur du climat impose le port d’une pèlerine en laine ou en feutre aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Dans les régions du mont Liangshan et du petit mont Liangshan, une cérémonie connue sous le nom de “Shalaluo“ (dialecte Yi), s'y déroule depuis de nombreuses générations. Parcours initiatique pour les jeunes filles, elle se caractérise par le changement de vêtements. Avant la cérémonie, les filles se vêtissent de robes rouges et blanches, coiffent leurs cheveux en queue de cheval et enfilent de la soie sur leur lobe d'oreille. A l'issue de la cérémonie, elles porteront des jupes longues de couleurs bleues et noires au centre, leurs cheveux ramenés en deux tresses et pourront également commencer à mettre des boucles d'oreilles.
Bien que cela dépende de la situation de la jeune fille, cette cérémonie intervient, généralement, à l'âge de 15 ou 17 ans. Le jour dit, la famille prépare la nourriture dès le début de matinée. Seules les filles et les femmes de la famille peuvent y assister. Les hommes ne pourront participer au banquet qu'une fois la cérémonie achevée.
Après ladite cérémonie, les jeunes femmes peuvent marcher librement dans les rues et aller au marché. Elles ont également la possibilité de rencontrer des hommes et de se marier. Dans certaines régions Yi de la province du Yunnan, on perpétue une ancienne coutume de mariage, “l’enlèvement de la mariée” feinte, bien évidemment mais pratiquée pour rendre l'atmosphère encore plus joyeuse.
En fait, les futurs époux et leurs proches ont tous consentis à ce mariage. De son côté, la famille du marié envoie des cadeaux de fiançailles à la famille de la future mariée tandis que l'on diligente des personnes à la maison de la mariée à un moment pré- programmé pour l'“arracher” et la ramener à cheval au domicile. Elle devra crier pour demander de l'aide et les membres de sa famille donneront l'impression de poursuivre et d'attaquer les ravisseurs avec de l'eau, des gourdins et des cendres pour tenter de la délivrer. Lorsqu'avec leur visage noirci de cendres, les ravisseurs ramènent la mariée à la maison de son époux, tout le monde se moque de cette scène coquasse. Dans le cadre de la cérémonie, on assiste aussi à une bagarre simulée entre les jeunes époux durant leur nuit de noces.
Fête traditionnelle de l'ethnie Yi, la fête des Torches se déroule le 24 du 6ème mois du calendrier lunaire chinois et les célébrations durent trois jours. Son origine se rattache au culte du feu par les ancêtres dont les pouvoirs consistaient à repousser les insectes, conjurer les mauvais sorts, et protéger la croissance des cultures. Dans certains villages, la fête permet, aussi, aux personnes âgées de transmettre leur savoir-faire et leur expérience agricoles aux jeunes générations. Durant l'évènement, d'immenses torches se dressent dans les villages alors que de plus petites éclairent le devant de chaque maison.
A la nuit tombée, un autel est érigé et on y allume le feu sacré. Tout en psalmodiant des prières, le Bimo (flamine du village) allume, alors, des torches à partir du foyer avant de les remettre aux villageois. Munis de leur torche, les habitants déambulent autour des maisons et du village et poursuivent leur procession jusqu'aux champs où ils vont planter leur torche afin de chasser les mauvais esprits. Pendant ce temps, dans le village, les jeunes hommes et les jeunes femmes chantent et dansent autour d'immenses torches incandescentes.
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