La minorité Yao compte plus de 2,6 millions d'individus, vivant principalement dans le Guangxi, le Hunan, le Yunnan, le Guangzhou, le Guizhou et le Jiangxi. La plupart d'entre eux sont des agriculteurs, rassemblés en petites communautés essaimées un peu partout dans les régions montagneuses. De nombreux Yao vivent dans le canton de Longsheng, près de Guilin. La plupart des excursions organisées par VoyagesChine dans ce canton comprennent la visite d'un village Yao.
Les Yao étaient répartis en une vingtaine de sous-groupes, que l'on distinguait entre eux en raison de différences sur les plans historique, économique et culturel.
Les Yao ont leur propre langue, mais il en existe de nombreux dialectes, aux différences si marquées qu'il arrive aux locuteurs de ces différents dialectes de ne pas pouvoir se comprendre les uns les autres. Par ailleurs, la langue yao étant sans écriture, les Yao ont adopté les caractères chinois. Les Yao côtoient depuis des générations les Han, les Miao et les Zhuang, si bien qu'ils parlent généralement le chinois, et parfois aussi le zhuang et le miao.
Chaque minorité nationale se distingue par l'originalité de ses coutumes matrimoniales. Le musée des Traditions matrimoniales des minorités nationales du Guizhou est le seul musée chinois à présenter les différentes coutumes matrimoniales des minorités nationales chinoises.
L'origine du peuple Yao remonte à la dynastie des Qin (221av. J.-C. - 207 av. J.-C.). En termes de développement économique et social, le bilan des 2 000 années qui ont suivi est assez mitigé. Dans certaines régions, les Yao ont prospéré en développant des activités économiques s'inspirant de celles des Han. Toutefois, dans les zones montagneuses reculées, ils ont continué à vivre au sein de communautés regroupées dans des vallées, autour de cours d'eau, sans développer d'activités agricoles, vivant simplement de la chasse. Avant la fondation de la République populaire de Chine en 1949, de nombreux Yao ont fui l'oppression du système féodal et les guerres pour se réfugier dans les pays voisins (Vietnam, Laos et Thaïlande). Dans les années 1970, une partie des Yao vivant dans ces pays ont émigré aux États-Unis, en France, au Canada et dans d'autres pays occidentaux.
Les aliments de base consommés par les Yao sont le riz, le maïs et la patate douce. Les Yao apprécient aussi beaucoup le vin de riz sucré, qu'ils boivent de préférence dans des bols. Ils le font eux-mêmes et ne manquent jamais d'en offrir une tournée lorsqu'ils reçoivent des invités. Bouilli avec du gingembre, du sucre brun et des œufs, le vin de riz donne une boisson revigorante que l'on donne à boire aux femmes qui ont accouché.
Si les Yao ont à peu près les mêmes habitudes alimentaires que les Han, ils ont aussi quelques spécialités, comme le thé à l'huile (youcha 油茶), une sorte de soupe que l'on prépare en faisant d'abord frire les feuilles de thé. On verse ensuite de l'eau sur les feuilles, puis on ajoute quelques condiments (sel, poivre, gingembre…), ainsi que du riz soufflé, des haricots frits, des arachides et d'autres ingrédients encore. Cela donne une soupe parfumée, qui peut sembler d’abord un peu amère, mais dont le goût sucré ressort au bout d'un bol ou deux. Le thé à l'huile est une boisson saine qui favorise la circulation sanguine et réchauffe le corps.
Les Yao vivent dans des huttes en bambou, des sortes de chalets en bois ou des maisonnettes au toit de chaume. Seule une minorité vit dans des maisons aux murs en torchis et au toit de tuiles. Les habitations des Yao des régions montagneuses sont semblables à celles des Zhuang et des Miao. Elles sont le plus souvent bâties sur pilotis, et désignées sous le nom de ganlan ou de diaojiaolou.
Les maisons Yao comprennent généralement deux niveaux. Au niveau inférieur, des panneaux en bambou ou en bois sont placés entre les piliers soutenant la maison pour créer des espaces destinés à abriter les animaux et à stocker des outils agricoles, du bois, etc. Le niveau supérieur comprend 3 à 5 pièces où vivent les différents membres d'une même famille. Certaines maisons comprennent en outre un grenier ou des annexes.
Hommes et femmes Yao portent des vêtements traditionnels en tissu bleus et verts. Les hommes aiment porter des tuniques courtes sans col s'ouvrant sur le devant, sur des pantalons longs ou des sortes de bermudas. Les hommes des villages Yao du canton de Nandan, dans la région autonome Zhuang du Guangxi, portent des pantalons blancs brodés. Ceux du canton autonome de Liannan, dans la province du Guangdong, aiment se faire des chignons, qu'ils ornent de plumes de faisan, et s'enveloppent la tête dans une étoffe rouge. Les femmes Yao portent souvent des vestons sans col s'ouvrant sur le côté et des pantalons longs, des bermudas ou des jupes plissées en accordéon. Elles cousent et brodent à la main divers motifs au niveau des cols, des poignets, de la ceinture et des ourlets des jupes pour rendre leurs vêtements plus attrayants.
Les styles de coiffure des Yao sont très variés. Ils utilisent en outre de nombreux accessoires pour orner leur chevelure : épingles à cheveux en argent, petites fleurs en argent, colliers de perles d'argent, barrette en argent, rubans colorés, etc. Il est possible de savoir si une femme est mariée ou célibataire en observant les accessoires qui ornent sa chevelure.
Respecter les personnes âgées est très important pour les Yao. Quand on croise une personne âgée hors de chez soi, il faut la saluer et se mettre sur le côté pour la laisser passer (et, si l'on est à cheval, il faut descendre de sa monture). Il n'est pas autorisé de mentionner le nom d'une personne âgée en sa présence, ni de s'asseoir les jambes croisées ou de dire des gros mots devant elle. Lors des repas, on réserve les places d'honneur aux personnes âgées et on leur sert les meilleurs morceaux.
En général, les Yao se marient exclusivement entre eux. Il est assez courant que le mari aille vivre dans la famille de sa femme. Les jeunes hommes comme les jeunes filles sont laissés libres de choisir leur partenaire. Ils flirtent lors des fêtes, des assemblées ou pendant la morte-saison agricole, en partant se promener d'un village à l'autre. Quand deux personnes tombent amoureuses, elles se donnent un objet en souvenir de leur rencontre. Cette façon de flirter librement, sans l'intervention des parents, fait partie des traditions des Yao. Dans certaines régions toutefois, une autorisation des parents est requise avant le mariage, et des entremetteurs se chargent de la médiation entre les deux partis.
La fête de Panwang est la plus importante de toutes les fêtes Yao. Elle commémore la lutte des ancêtres des Yao contre l'oppression que leurs faisaient subir des seigneurs héréditaires. Elle est aussi l'occasion pour les Yao de rendre grâce à leur dieu pour avoir fait se réaliser leurs rêves. Cette fête a lieu le 16 du dixième mois selon le calendrier Yao, tous les trois ou cinq ans. Dans certaines régions, cette fête n'est célébrée que tous les douze ans. La fréquence de la fête dépend de divers facteurs, liés aux traditions de diverses branches du peuple Yao : la qualité de la récolte, l'état de santé des membres de la communauté et celui du bétail… Il n'est pas rare que plusieurs familles, voire tout le village, se réunissent pour la célébrer. La fête comprend un rituel bien précis, au cours duquel un maître de cérémonie s'emploie à distraire la divinité en priant et en chantant pour elle, tandis que les villageois exécutent la « danse des longs tambours » pour demander protection à la divinité.
La fête de Danu tombe le 29e jour du cinquième mois lunaire. Dans le langage Miao, Danu signifie « ne jamais oublier ». Cette fête commémorerait l'anniversaire de la naissance de Zuniang, une ancêtre du peuple Yao. Elle est d'ailleurs parfois appelée la fête de Zuniang.
Un jour, Zuniang, qui était jadis nommée Miluotuo par les Yao, dit à la troisième de ses filles de se rendre dans la montagne pour y récupérer ses terres. Pour l'aider dans son entreprise, elle lui donna un tambour en bronze. Au moyen de ce tambour, la jeune fille parvint à effrayer les oiseaux et à faire une bonne récolte. La troisième fille de Zuniang se maria par la suite avec un Yao de cette région, avec qui elle vécut heureuse dans les montagnes. Ils prospérèrent et eurent de nombreux descendants, les ancêtres des Yao. C'est donc pour rendre hommage à Zuniang que les Yao fêtent encore son anniversaire le jour de la fête de Danu.
Le jour de la fête de Danu, les Yao nettoient leurs maisons et les rues de leur village. Puis ils font offrandes à Zuniang (du vin, du riz, des gâteaux de riz gluant, du poulet, du mouton, etc.). Les jeunes du village, garçons et filles, se rassemblent et tapent sur un grand tambour, symbolisant le tambour de bronze que Zuniang donna à sa fille selon la légende. Tous prient Zuniang de leur accorder une bonne récolte, ainsi qu'une vie heureuse et prospère, à eux comme à leur bétail. Ils rendent ensuite hommage à Zuniang en entonnant, accompagnés par des musiciens, les traditionnels « chants de Miluotuo » et en exécutant des danses.
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