Minorité Hui

Les Hui, 9,8 millions d'individus au total, forment la minorité chinoise la plus amplement répartie dans les différentes provinces du pays. La plupart d'entre eux vivent dans la région autonome Hui du Ningxia, dans le nord-ouest de la Chine, mais on trouve également d'importantes communautés Hui dans le Gansu, le Xinjiang, le Qinghai, le Hebei, le Henan, le Yunnan et le Shandong. Pour découvrir la culture ancestrale et les traditions du peuple Hui, optez pour le circuit « Route de la Soie » proposé par VoyagesChine.

Entre eux, les Hui parlent communément le chinois, bien qu'il leur arrive d'employer aussi quelques mots d'arabes et de persan, aussi bien pour communiquer dans la vie de tous les jours qu'au sein de leurs pratiques religieuses. Les Hui vivant dans les zones frontalières parlent souvent des dialectes locaux.

Les Hui forment des communautés à la fois compactes et amplement réparties dans les différentes provinces chinoises. Ils sont musulmans, ce qui a une influence marquée sur leur vie quotidienne. La mosquée est le monument emblématique des villes ou des quartiers Hui les plus importants.

Histoire

Les ancêtres des Hui (ils portaient alors le nom de Huihui) sont les musulmans qui vivaient dans les régions côtières du sud-est de la Chine sous les dynasties des Tang (618 - 907) et des Song (960 - 1276), ainsi que les Huihui venus dans l'est de la Chine suite à trois expéditions menées par les Mongols au XIIIe siècle. La fréquentation, au fil des siècles, de nombreux autres peuples vivant dans la région, et de nombreux mariages mixtes, les conduisirent peu à peu à adopter certaines coutumes des Han, des Mongols et des Ouïgours et à partager avec eux un mode de vie commun, tout en préservant leur propre identité.

Habitudes alimentaires

Les communautés Hui sont réparties un peu partout en Chine, et leurs habitudes alimentaires varient selon les provinces où elles sont établies. On peut néanmoins relever trois grandes caractéristiques concernant leur alimentation.

Tout d'abord, les Hui préfèrent au riz et à ses dérivés les aliments à base de blé : outre les nouilles, plat de base de leur alimentation, ils consomment différents plats préparés au moyen de farine de blé. Deuxièmement, le sucre joue un rôle important dans leur alimentation, ce qui n'est certainement pas sans rapport avec le goût des musulmans du Moyen-Orient pour cette saveur. Enfin, conformément aux règles de l'islam, les Hui ne consomment pas de viande de porc, de chien, de cheval, d'âne, de mulet ou de gibier, mais de la viande de bœuf et de mouton.

En ce qui concerne les boissons, les Hui ont une particularité : ils boivent uniquement de l'eau provenant de rivières ou de sources réputées pour leur pureté. Il est par conséquent interdit de se baigner, de laver des vêtement ou de déverser des eaux usées près d'une source d'eau potable. Les Hui apprécient aussi le thé, qu'ils offrent volontiers à leurs hôtes. Pour plus d'informations sur la nourriture halal en Chine, cliquez ici.

Costumes

L'islam exerce une influence profonde sur les coutumes du peuple Hui. Généralement, les hommes portent le chapeau de style Hui, une calotte de couleur noire ou, le plus souvent, blanche. Il arrive aussi qu'au lieu de porter un chapeau, ils s'enveloppent la tête avec une serviette ou un morceau d'étoffe blanche. D'autres encore portent des chapeaux pentagonaux, hexagonaux ou octogonaux, signe de leur foi en telle ou telle branche de l'islam ou tout simplement de leur région d'origine. Les hommes portent en général des chemises blanches à double rangée de boutons. Certains portent en outre des pantalons blancs et des chaussettes blanches, ce qui leur donne une allure très soignée, à la fois solennelle et lumineuse.

Les femmes Hui portent habituellement des chapeaux blancs à bord arrondi et se couvrent les cheveux d'un voile. Les jeunes filles portent souvent un voile vert à bords dorés, brodé de motifs simples et élégants représentant des fleurs et des plantes. Les femmes mariées portent un voile noir qui les couvre de la tête aux épaules, tandis que les femmes âgées se couvrent la tête et le dos d'un voile blanc. Les vêtements traditionnels des femmes Hui s'ouvrent généralement sur le côté. Les jeunes filles et les femmes mariées aiment les vêtements colorés et ornés de broderies à motifs floraux.

Tabous

Les Hui ne mangent pas de porc, de chien, de cheval, d'âne ni de mulet. Ils ne consomment pas non plus la viande d'animaux morts de mort naturelle, ni les animaux tués par des non-Hui. Seuls les animaux abattus rituellement par des bouchers Hui qualifiés ou par un imam peuvent être consommés. Ne faites pas de plaisanterie sur ces tabous alimentaires et évitez de mentionner ces aliments tabous dans des comparaisons ou des métaphores (évitez par exemple de comparer la couleur d'un piment à celle du sang).

Les Hui accordent beaucoup d'attention à l'hygiène dans la vie de tous les jours. Dans la mesure du possible, ils se lavent les mains avant et après les repas, avec de l'eau courante. Pour la plupart, les Hui ne fument pas et ne boivent pas d'alcool, et il n'est pas convenable de fumer ou de boire chez autrui. Il ne faut pas non plus se dénuder le torse ou les bras devant les autres. Lors des repas, les personnes âgées sont invitées à occuper les places d'honneurs. Par ailleurs, les plus jeunes ne sont pas autorisés à s'asseoir à côté des personnes âgées sur le kang (lit chauffant en briques). Ils peuvent prendre place sur les bords du kang ou s'asseoir sur des bancs.

Le calendrier Hui compte trois fêtes importantes : le Hari Raya Puasa (Aïd el-Fitr), l'Aïd Al-Adha (Aïd el-Kebir), et le Mawlid an-Nabi (fête du Mouloud). Toutes les fêtes et journées commémoratives suivent le calendrier musulman.

L'Hari Raya Puasa (ou fête de la Rupture du jeûne) est célébré à travers toute la Chine par les communautés musulmanes du pays. Cette fête marque la fin du mois de Ramadan, neuvième mois du calendrier musulman. Elle dure trois jours. Le premier jour, dès l'aube, tout le monde s'active : on nettoie les cours et les allées, afin que tout soit propre et agréable, pour le bien être de tous. Hommes et femmes, jeunes et vieux, tout le monde, revêt ses plus beaux habits. Les mosquées sont elles aussi nettoyées pour l'occasion, et on y suspend des lanternes colorées ainsi que de grandes bannières couvertes de caractères célébrant l'Hari Raya Puasa.

Aïd Al-Adha (Aïd el-Kebir) signifie en arabe « la fête du sacrifice » ou « la fête du dévouement ». Cette fête, également associée aux notions de fidélité et de piété filiale, est généralement célébrée 70 jours après l'Hari Raya Puasa. Dans chaque famille, on sacrifie un animal, aussi beau et vigoureux que possible. La viande est divisée en trois parts : la première revient aux membres de la famille, la deuxième est distribuée aux parents, amis et voisins et la dernière est offerte en aumône aux pauvres. Les adultes font bouillir la viande et demandent aux enfants d'enterrer les os après avoir mangé leur part, au lieu de les donner aux chiens comme à l'accoutumée. Dans certaines familles, un imam est invité à partager le repas. Il récite alors des sourates du Coran et accompagne les membres de la famille au cimetière pour rendre hommage aux ancêtres.

Le Mawlid an-Nabi commémore l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, ainsi que celui de sa mort, ces deux dates tombant toutes deux le 12e jour du troisième mois du calendrier musulman. Ce jour-là, les musulmans vont d'abord à la mosquée pour prier, en particulier pour le prophète et sa famille (ces prières à l'adresse de Mahomet sont appelées les Douroud), et pour écouter le sermon de l'imam. Ensuite, ils font don de céréales, d'huile, de viande et d'argent à la mosquée. Puis, ils invitent des personnes, qui les aident à faire leurs achats, à moudre la farine, à préparer des gâteaux, à faire bouillir de la viande et à cuisiner d'autres plats. Toutes ces tâches sont prises en charge volontairement par des Hui. Les Hui considèrent en effet qu'il est bon de se distinguer par de bonnes actions ce jour-là et sont donc nombreux à apporter leur aide spontanément et bénévolement.